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Les usages de LinkedIn par les CEOs du SBF120

Dans un monde professionnel en constante évolution, LinkedIn se présente comme une plateforme incontournable pour les dirigeants d'entreprises. Pourtant, notre étude récente sur l'engagement des CEOs du SBF120 met en lumière un constat surprenant : malgré leur position d'influence, ces leaders se montrent relativement inactifs sur le réseau social. Voyons pourquoi !

Une étude de Nicolas Vanderbiest

Des CEOs peu actifs avec un engagement intéressant

L’étude révèle que les CEOs du SBF120 sont peu actifs sur LinkedIn, malgré un potentiel important. En moyenne, chaque dirigeant publie seulement 41 posts, et seuls 74 CEOs se montrent véritablement présents sur la plateforme. Cette faible activité se traduit par un engagement limité, avec la majorité des interactions venant de l’extérieur (78 % des likes). Nous retenons que :

  • Engagement externe majoritaire : 78 % des likes viennent d’utilisateurs externes, avec une faible mobilisation interne (22 %).
  • Peu de dirigeants réellement actifs : Seuls quelques CEOs, comme Aiman Ezzat (213 publications), se démarquent par une forte présence, tandis que la majorité reste en retrait.
  • Langues utilisées : L'anglais domine à 54 %, suivi du français (45 %).

Typologie des CEOs

L’essentiel de l’activité de ces CEOs du SBF120 sur LinkedIn concerne l’entreprise qu’ils dirigent. Cela dit, des spécificités se dégagent et certains traits émergent, ce qui permet de les classer en 5 catégories avec des caractéristiques bien distinctes :

1.Le coprorate : Les CEOs corporate n’utilisent LinkedIn que pour relayer des informations relatives à l’entreprise qu’ils dirigent. Partenariats, résultats, visites ou messages aux employés, ils ne sortent que très rarement de ce cadre dans leurs posts. Ceux-ci génèrent souvent un engagement très inégal entre ceux qui performent beaucoup et ceux qui ne performent pas.

2.L'humain : Les CEOs humains ont tendance à dépasser de temps en temps le simple cadre de leur entreprise afin de partager des pensées personnelles ou des moments agréables de leur vie mais aussi de réagir de façon spontanée à un fait d’actualité. Leurs posts les plus performants sont ceux où ils s’expriment sur ces types de sujet.

3.L'engageant : Les CEOs engageants ne se contentent pas de relayer de l’information mais ils proposent une vision à travers leurs posts et traitent de problématiques sociétales. Ils génèrent ainsi un engagement important notamment dans les commentaires où il n’est pas rare de voir l’audience débattre.

4.Le médiatique : Les CEOs médiatiques sont ceux qui utilisent LinkedIn en grande partie pour relayer leur actualité personnelle avec notamment les différentes interviews accordées, les passages à l’antenne ou des articles les mentionnant. Toutefois le plus souvent, ce ne sont pas ces posts qui performent le plus sur leurs comptes.

5.L'inactif : Ces CEOs n’ont soit jamais été actifs sur leur compte soit leur activité a été plus qu’occasionnelle sur les 2 dernières années. LinkedIn n’est donc absolument pas un réseau social qu’ils utilisent pour communiquer avec leur audience.

Des audiences extrêmement disparates

Sur la cartographie des CEOs ci-dessous, on observe que :

  • Chaque CEO dispose d’une audience qui lui est propre.
  • Seuls les secteurs financiers, immobiliers et celui des bâtiments semblent avoir une logique qui ressemble un peu à une communauté.
  • Les audiences récurrentes entre les CEOs sont faibles

Rappelez-vous, vous êtes sur Linkedin

LinkedIn est un environnement professionnel où les opportunités sont nombreuses, mais où certaines limitations subsistent. Voici les principaux points :

  • LinkedIn a un bon environnement business, avec une présence forte dans divers domaines professionnels. La plateforme a du potentiel, symbolisé par "de l'or dans les mains".
  • L'algorithme de LinkedIn combine ceux de réseaux comme X (anciennement Twitter) et des plateformes de contenu comme Facebook ou TikTok, mais peine à connecter les gens. Toutefois, ses taux d'engagement dépassent largement ceux de X.
  • Payer pour plus de visibilité n'est pas efficace : les publications suivantes sont pénalisées, et les publicités ont de moins bons résultats comparé à d'autres plateformes.
  • Microsoft, propriétaire de LinkedIn, connaît les techniques de "growth hacking" mais pas les besoins des entreprises, et les données récoltées intéressent peu.
  • Pour réussir sur LinkedIn, il faut exploiter la plateforme à ses dépens, en utilisant des techniques comme le scraping, le growth hacking et les messages privés.

Deux insights clés

Les recommandations de Saper Vedere

Pensez à vos formats : Utilisez des formats favorisés par l'algorithme, comme les photographies. Les partages fonctionnent mal et la durée des publications est importante.

Les publications internes et “il s’est passé ceci” ne fonctionnent pas : Les pires publications sont celles qui sont qui commentent. Parce qu’ils partagent d’autres publications, mais aussi parce que la plupart des personnes n’ont aucun intérêt envers ce type de contenu. Privilégier le commentaire.

Les petites erreurs ne sont pas pénalisantes : Paradoxalement, les screenshots ci-dessous, ont plutôt bien fonctionné !

L'image est clé : Les images à fort impact performent toujours. Ces publications ont suscité pas mal d’engagements

La gestion des langues est problématique : À cause de l’algorithme de LinkedIn en « Look a Like audience » , la gestion des langues est très compliquée, que cela soit en utilisant des traductions dans la publication ou en parlant des langues anormales.

Les hashtags sont inutiles : Les hashtags sont inutiles. Utilisez-les dans les cas suivants : S’insérer dans une campagne (un hashtag) ou pour catégoriser vos propres contenus (étude / curation)

En conclusion

Il est crucial de repenser votre approche sur LinkedIn pour éviter certaines erreurs stratégiques courantes. D'abord, gardez à l'esprit que LinkedIn appartient à Microsoft, ce qui influence ses priorités. Contrairement aux recommandations habituelles, le partage à tout-va est une erreur : ne le faites que de manière ciblée et stratégique. De plus, privilégiez l’utilisation d’une seule langue pour garantir une communication claire et cohérente, et évitez les interventions en polonais, qui peuvent nuire à votre impact.

Ensuite, le "mode bravo" est inefficace, sauf lorsqu’il permet de rassembler tous les acteurs clés autour d’un succès (internes, partenaires, journalistes, etc.). Évitez les publications stéréotypées du type “Martine à tel événement” ou les évidences visuelles “banane banane”, elles ne captivent plus l’audience. En revanche, une image bien choisie vaut souvent plus que mille mots et doit être au centre de votre stratégie.

Ne vous fixez pas d’objectifs quantitatifs, mais des objectifs managériaux réalistes à atteindre via LinkedIn. Les hashtags, eux, sont inutiles : ce n’est pas Instagram. Enfin, rappelez-vous qu’il est futile de lutter contre l’algorithme. Adaptez-vous à ses mises à jour et adoptez les comportements qu’il favorise. Publiez régulièrement, car plus vous publiez, plus LinkedIn vous récompense en termes de visibilité et d’opportunités.

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